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Pour un débat démocratique à l'université Paris 13
10 décembre 2011

2012-2016. Cinq chantiers et quelques propositions

Nous avons créé ce blog après avoir proposé en vain d'ouvrir un espace de dialogue et de concertation sur le site de notre université. Nous vous livrons ces quelques réflexions. Cet espace est ouvert aux contributions "libres", émanant de personnels de l'université Paris 13.
Nous espérons que les syndicats et les collègues intéressés contribueront à la diffusion de ce blog.

Françoise Benhamou, Christophe Fouqueré

 

 


2012-2016. Cinq chantiers et quelques propositions

par Françoise Benhamou(1), Christophe Fouqueré(2)

professeurs à l'université Paris 13
(1) UFR de Sciences Economiques et de Gestion, (2) Institut Galilée


2012, année d’élections. Paris 13 va entrer dans des années cruciales qui succèdent à des décennies de changements. A la massification de l'enseignement supérieur a répondu une cascade de réformes qui ont manqué du temps nécessaire d'adaptation (LRU, RCE, PRES, *-ex, ..., après le LMD et le financement de la recherche par l'ANR, sans compter l'AERES, le "référentiel", etc.). A Paris 13, se sont ajoutés des changements locaux : la rénovation de Bobigny, la clôture du site de Villetaneuse, la création d’un nouveau site à Argenteuil. A rebours des clichés qu’on entend ci et là, loin d’être rétive au changement, la communauté universitaire s’y est prêtée. L’heure est aux débats sans lesquels le changement devient un mode de déstabilisation plutôt qu’une stratégie d’adaptation aux besoins d’un monde qui se transforme.

La RCE a donné au président de l'université un pouvoir fort, qui a vocation à être discuté localement à travers les trois conseils. La mise en place du PRES risque d’éloigner, comme cela aura pu être constaté avec le projet d'Idex, le pouvoir de la « base », enseignants comme étudiants. Une culture du débat et de l’association de tous ceux qui le souhaitent à la vie universitaire doit être instaurée, et ne devra pas cesser une fois les élections passées.

Nous avons tous deux, de manière très différente et à travers des histoires professionnelles contrastées, participé à la conduite de la politique de l’université. Nous continuons à nous impliquer à notre façon, et nous avons souhaité apporter au débat un simple point de vue, résultat d’un dialogue et de deux expériences, autour de quelques questions qui nous semblent centrales. Il ne s’agit pas de répondre à la lettre ouverte du Président, ni de dresser un bilan, et nous ne sommes pas candidats à la présidence de Paris 13. Nous avons souhaité contribuer à l’élaboration d’une véritable politique universitaire qui ne peut pas se résumer à l’addition de mesures sectorielles.

  1. L’identité de Paris 13 au risque de la pluralité de ses localisations. Mieux ancrer l’université dans ses territoires, mieux tisser la relation entre l’université et ceux qui y travaillent

Au-delà de ses sites principaux, l’université a entamé une politique d’ouverture de nouvelles implantations avec le site d’Argenteuil. Il importe de réfléchir aux logiques qui président à de nouvelles ouvertures et à la stratégie d’ensemble qui se dégage. Il faut prendre en compte les inconvénients liés aux difficultés de circulation d’un site à un autre : gestion complexe de ces multiples localisations pour les enseignants, discontinuités au sein d’une même formation, ruptures entre niveaux de formation ou entre formation et recherche, éloignement des étudiants par rapport aux centres de documentation. Les implantations doivent s’inscrire dans des réflexions globales sur l’unité de notre université et se départir d’intérêts locaux ou personnels. S’ancrer dans le territoire ne signifie pas l’éparpillement mais le déploiement sur des sites reliés entre eux, répondant à des besoins identifiés ainsi qu’à des logiques verticales (lien entre les niveaux d’enseignement) ou/et horizontales (rapprochements au sein de disciplines ou entre disciplines).

Nul doute qu'un schéma directeur pourrait éclairer les choix à venir, si tant est que ce schéma directeur, issu de discussions collégiales, reçoive aussi l'aval des départements, de la région et de l'Etat. Cela pourrait consolider les demandes à faire dans le cadre du prochain CPER. Si la situation s'est améliorée ici ou là, la perception d'ensemble reste insuffisante alors que des décisions importantes doivent être prises. L’implantation de Masters à Aubervilliers, sur le site de Condorcet, constitue par exemple un changement majeur dont il faut évaluer et gérer les incidences.

Nous manquons grandement de lieux de convivialité. Les salles de presse (même sous forme numérique) ne sont pas de vieilles lunes. Pour les personnels (Biatss, EC, C), les conditions de travail ont besoin d’être améliorées, qu’il s’agisse du dialogue avec le service des relations humaines, des possibilités de formation et de promotion, etc. Le CTP est un lieu de ce dialogue indispensable.

De même la simplification des procédures (ex. celle des missions, via un intranet avec circuit de signatures électroniques) allégerait le travail de tous et établirait un climat de confiance.

  1. Etre étudiant à Paris 13. Créer une culture commune, préparer l’insertion professionnelle, accueillir dans les meilleures conditions, adapter les enseignements aux besoins professionnels sans perdre son âme….

Longtemps réputée insouciante, la vie étudiante s’accompagne aujourd’hui de son lot d’incertitudes sur l’avenir, mais aussi sur la vie quotidienne. L’université peut et doit aider à réduire cette incertitude, qui commence par la question du logement en région parisienne. Une politique volontariste a été lancée à cet effet ; c’est un excellent acquis. Il faut aussi aider la recherche de logements par la mise en place d’un service qui pourrait s’intégrer à un grand « Bureau étudiant » autogéré par les étudiants, mais soutenu par l’université.

Une seconde source d’incertitude réside dans la question des choix d’orientation. Des liens avec les lycées environnants ont été développés ; c’est un point essentiel qui mérite aussi un renforcement, par l’association plus étroite des enseignants aux opérations existantes.

La troisième source d’incertitude est la plus lourde ; elle porte sur l’insertion professionnelle ; beaucoup a été fait. Un fichier central des stages est indispensable, qui non seulement rassemblerait les adresses et contacts utiles mais aussi quelques notes de l’étudiant-stagiaire s’il le souhaite. La réflexion initiée en 2011 sur la fondation doit être poursuivie en pleine concertation avec les personnels, compte tenu des atouts dont nous disposons : densité du tissu industriel du 93, efforts déjà entrepris en direction des entreprises, identité originale de notre université ; la faire aboutir pourrait permettre de financer des compléments de bourse par exemple.

On ne peut nier que les réformes successives autant que les initiatives prises localement, la multiplicité des modes de formation (des classes prépa intégrées ou non à un cursus ingénieur aux stages à toutes les étapes, des formations par alternance aux formations de réorientation ou de mise à niveau) offrent maintenant des dispositifs permettant à chaque étudiant de trouver sa voie. L'individualisation des formations devient pourtant contre-productive si elle ne s'inscrit pas dans une culture commune, sans laquelle c'est la nature même de l'université qui se délite. Il faut redonner du sens aux études et plus généralement à la vie universitaire, trouver un équilibre entre apprentissage pour une vie professionnelle et culture générale. Cette ouverture doit sans doute mieux apparaître à l'intérieur de chaque formation. L’étudiant doit pouvoir tirer profit de la pluridisciplinarité, qui est un point fort de notre université, que ce soit à travers des parcours originaux ou par le biais de conférences. Pourquoi ne pas instituer, par exemple sur deux jours en fin d'année universitaire, des rencontres largement ouvertes, qui porteraient sur les grandes thématiques couvertes par la recherche et les enseignements proposés par l'université ?

C'est aussi dans la vie quotidienne que se forge cette « identité collective ». Cela passe par des lieux de vie, d'étude et d'accueil qui permettent d'accompagner correctement chaque étudiant tout au long de son cursus. Ces lieux disponibles doivent être correctement équipés, pour des travaux collectifs et des échanges. Cette identité collective requiert enfin une meilleure lisibilité des formations dans un même domaine, une connaissance des autres parcours existants et des possibilités d’apprentissages.

Le respect de l’étudiant, c’est encore la qualité des lieux d’enseignement. L’équipement des salles en matériel de projection, en écrans, leur maintenance doivent impérativement progresser.

  1. Les temps longs de la recherche et le tourbillon d’une compétition nationale et internationale. Pour des solutions raisonnables et soutenables

Quelle politique scientifique pour Paris 13 dans ce contexte élargi ? Une politique scientifique se joue en amont de la recherche (financement, accompagnement matériel) et en aval (aide au rayonnement de la recherche, éditions universitaires, qualité du site, etc.). Mais elle requiert aussi une vue d’ensemble des forces et des faiblesses de notre université, une volonté de nous positionner dans la double compétition nationale et internationale qui nous est désormais imposée.

La mise en place des Labex, des Equipex, de l'Idex (dont nous attendons les résultats au moment où nous écrivons), renforce encore les disparités entre thèmes de recherche au sein des laboratoires comme entre laboratoires. A l'heure où le CNRS, l'Inserm ainsi que les autres EPST changent leur politique de soutien, il devient impératif que l'université affirme avec clarté les domaines de recherche qu'elle entend développer, la manière dont elle envisage les relations entre les différentes structures de recherche (les structures dites d’excellence deviendront-elles des isolats ou permettront-elles au contraire d’apporter plus de rayonnement à l’université dans son ensemble ?), les relations entre les structures proches présentes dans le PRES. Si les structures d’excellence et les formations adossées au PRES ne parviennent pas à irriguer l’ensemble de l’université et à servir d’éventuelle locomotive pour d’autres, on arrivera rapidement à une université à deux vitesses, ce qui n’est souhaitable pour personne.

La transformation des formations offertes peut conduire à un déséquilibre entre les impératifs d'enseignement et les compétences de recherche. Or la recherche nourrit la qualité des enseignements. Il faut veiller à ce que ce décalage éventuel soit géré de façon la plus fine possible, en valorisant les compétences internes et en faisant appel à des compétences extérieures en cas de besoin.

Enfin, si la pluridisciplinarité est un atout pour l'université, elle est aussi un handicap quand il s'agit d'être au meilleur niveau de recherche dans chaque discipline et dans le même temps de développer des recherches entre ces mêmes disciplines. A vouloir tout faire, on perd en lisibilité et en qualité.

Les outils dont dispose l'université sont bien connus : crédits récurrents, BQR, relations internationales et invitations, soutiens spécifiques, contrats doctoraux. Nous nous félicitons que le Conseil scientifique ait amélioré la situation en proposant des mesures importantes (décharges de service et soutien aux colloques ou à l'édition par exemple). La démarche mérite d'être poursuivie en posant la question de l'objectif poursuivi en regard des moyens accordés et de l'environnement présent, c'est à dire le PRES. Elle demande aussi à être maitrisée et évaluée, afin de ne pas tomber dans le piège de la « rémunération » de toute activité, avec les effets pervers que cela implique.

  1. L’université et ses partenaires : le PRES, Condorcet, les relations internationales. Quelles relations pour quels projets ?

Le PRES actuel, dans son périmètre, constitue à la fois un cadre et un outil. La place de Paris 13 y est reconnue. Il importe de consolider la prise en compte des spécificités de Paris 13, en mettant en évidence les formations qui ne se trouvent pas ailleurs, en créant des formations communes, etc. Cela passe par une coordination permanente et étroite entre le PRES et Paris 13, ainsi qu’entre les responsables des relations avec le PRES et notre communauté universitaire, et par l’identification par tous d’interlocuteurs disponibles (c’est d’autant plus essentiel que cela s’inscrit dans un moment de réflexion sur une nouvelle cartographie des enseignements). Le besoin s’est exprimé de la mise en place de procédures permettant une meilleure démocratie PRES/université/conseils, dont le PRES a manifestement pris conscience. Les conseils élus du PRES devront s’engager à informer et associer l’ensemble des enseignants chercheurs aux décisions qui ont trait à l’avenir des établissements.

Si le PRES constitue un horizon, il ne résume pas la stratégie d’avenir de l’université. Il ne saurait se substituer à un effort d’amélioration des relations avec les collectivités locales. Les possibilités existent. Le Labex ICCA peut aider à consolider le lien avec Plaine Commune (dans le cadre du cluster de la création). La politique culturelle entreprise avec beaucoup d’allant et d’efficacité à P13 pourrait être complétée par une politique de « Grands invités » répondant aux besoins de mise à niveau de nos étudiants en matière de culture générale et ouvertes à des publics extérieurs.

Notre université s’est engagée dans le Campus Condorcet ; l’horizon en est plus lointain. Toutefois, un début de coopération scientifique entre les partenaires de ce Campus a été initié. Paris 13 doit y renforcer sa place. L’articulation entre ces deux grandes stratégies (PRES et Condorcet) qui ont modelé une large part des choix politiques de notre université, demeure à inventer. C’est d’autant plus difficile qu’il s’agit de deux rythmes différents et d’acteurs en partie les mêmes et en partie distincts. Côté Condorcet nous disposons d’un atout, la MSH; celle-ci doit être une vitrine et un lieu de recherche et d’enseignement niveau Master qui rayonne sur son territoire ; son identité « sciences humaines et sociales » doit être affirmée, et il faut se garder de toute vision « immobilière » de cet établissement (il ne doit pas être pensé comme un lieu avant tout destiné à désengorger le site de Villetaneuse).

Entre le PRES et Condorcet, il y a des lignes de clivage assez claires et d’autres moins : la médecine trouve toute sa place dans le PRES, les sciences humaines en revanche se partagent. Les sciences exactes craignent une cannibalisation par Paris Centre. Dans tous les cas, Paris 13 doit s’imposer par ses projets et par la mise en évidence de ses atouts. Une cellule de veille pourrait recevoir les propositions (ou les doléances…) mais surtout se charger de travailler à une articulation vertueuse qui ne soit pas simplement un ajout de nouvelles strates administratives.

Parmi les atouts d’une université, la question des relations internationales est devenue cruciale. Elle ne doit pas être traitée comme une rubrique additionnelle (la cerise sur le gâteau…) mais comme un élément de l’identité de P13 (un ingrédient du gâteau…). Elle nécessite une équipe soudée et soutenue, et des choix drastiques. Elle va de pair avec un effort nouveau en faveur de l’apprentissage des langues, le niveau de nombre d’étudiants étant catastrophique et constituant un handicap pour l’insertion professionnelle.

Il importe d’axer nos actions sur quelques sites privilégiés pour des aides significatives, en soutenant tout particulièrement les coopérations exemplaires qui ont su s’inscrire dans la durée, comme au Vietnam notamment. Notre université dispose de contacts avec les pays émergents qui sont les forces vives de demain (et d’aujourd’hui) et qui entrent en résonance avec la diversité d’origine de nos étudiants. Il ne faut pas hésiter à renforcer cette carte qui n’est guère incompatible avec les projets du PRES en Allemagne et aux Etats-Unis.

Mettre en place une vraie politique scientifique internationale, c’est aussi créer un effet de levier des coopérations de recherche en direction des coopérations d’enseignement. Il convient d’améliorer la circulation de l'information et la mutualisation des contrats et opérations diverses entre les différentes disciplines : pour le moment les coopérations sont très éparpillées, il devrait être possible de les mettre en cohérence.

  1. Assurer la transparence, améliorer la gouvernance. Mettre en œuvre une communication réactive et exigeante

Transparence et clarté des priorités doivent présider à l’élaboration du budget et à la gouvernance. On compte 13 chargés de mission (dont certains sont aussi VP) ; cela se justifie-t-il ou cela résulte-t-il de simples ajouts successifs ? Comment cet ensemble est-il mis en cohérence ? Les domaines importants sont-ils pour autant couverts ? Une mise à plat pourrait être envisagée. Les chargés de mission devraient aussi assurer, en leurs domaines, une fonction d’interface avec le personnel de l’université.

La communication a une double vocation dont les deux faces ont partie liée. En interne, elle vise l’information de tous ; elle est un outil de travail et un instrument de bonne gouvernance ; elle aide à la création de liens entre des activités séparées. Elle participe d’une culture commune. Elle doit donc procéder des besoins exprimés, et cette concertation doit être régulière, étant donné le rythme élevé de l’apparition de nouvelles opportunités technologiques ou de nouveaux besoins. En externe, elle s’adresse à des « publics » variés de chercheurs, d’étudiants, d’entreprises, etc. Elle reflète la qualité de l’offre universitaire, aide les étudiants à faire leurs choix. Elle doit être fluide et réactive.

Un effort important de mise à niveau du site Web a été entrepris. Il faut toutefois rapidement en améliorer les services de base : annuaire, moteur de recherche, accès aux articles publiés, etc. Pour cela il est indispensable de créer cette passerelle entre les besoins des utilisateurs et les objectifs poursuivis. A l’heure de l’interactivité, le caractère pyramidal et non ouvert des outils nuit à leur pertinence. L’architecture du site est de même à améliorer. La page d’ouverture, par sa rigidité (6 info environ affichées sans hiérarchie), mais aussi du fait du caractère irrégulier des mises à jour, propose un mélange d’informations obsolètes et en vigueur. Or elle est une vitrine de l’université. Un exemple parmi d’autres : le « mot du président » sur le site date de plus d’un an et souhaite donc une bonne rentrée « 2010-2011 ». Quant au site interne Sinfonie, il demeure aussi peu attrayant que peu performant. Il conviendrait de définir et d’afficher la politique retenue, alors que les newsletters se multiplient et qu’un « journal » est annoncé. Plus généralement, il faut impérativement privilégier la vie scientifique dans tous ses aspects, en évitant de mettre sur le même plan un article de presse, si élogieux ou complaisant soit-il (une rubrique « Paris 13 dans les médias » suffit si elle est régulièrement mise à jour), et la reconnaissance d’un résultat scientifique ou l’annonce d’un colloque. De même l’accès à distance aux ressources numériques de l’établissement est indispensable.

La présence sur les réseaux sociaux est quasiment inexistante mais en voie d’amélioration ; elle permettra de construire des relations plus durables entre étudiants et avec les anciens étudiants. Il faut l’accompagner d’un apprentissage du bon usage de ces réseaux et d’une information sur la question de la protection des données personnelles. Cet effort devrait aller de pair avec la dématérialisation des procédures de recrutement et d’inscription (en particulier en thèse où nous avons beaucoup d’étrangers que l’on oblige à des rendez-vous physiques).

Dernier point : la « diversité culturelle » renvoie à la ségrégation urbaine et sociale. Sur ce terrain aussi, nous conservons plus que jamais un devoir de veille et d’intervention dans la vie publique.

Françoise Benhamou, Christophe Fouqueré

 

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